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L'atelier

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Née en 1958, je vis et je peins dans l'entre deux mers, en nouvelle Aquitaine .

J'expose mon travail depuis 2005 à Bordeaux et ses alentours.

La peinture s’est affirmée depuis l'enfance comme un impératif, pour exprimer une vision du monde et a fortiori de soi : quand le corps, les gestes, les mains insistent pour pallier l’insuffisance des mots.

Ce travail pictural, éclectique par choix, pose la question du style tout en l’écartant. J'aime les ruptures de style.  C’est un désir souvent confus qui me conduit et un plaisir à en faire l’exercice ou l’expérience, à travers différentes manières de peindre. Ce sont tout autant mes émotions que ma pensée d’une chose qui vont guider mes gestes.

J'oscille en permanence entre l’abstrait et le figuratif pour en repousser les frontières.

Mes peintures et mes encres racontent les histoires ou les problématiques qui me traversent, exprimées en séries qui s'étoffent au fur et à mesure de l’action de création. La poésie, la littérature, le cinéma mais également la psychanalyse ou les questions contemporaines sociétales, constituent des moteurs d'inspiration.

 

Sont présentées ici des séries de tableaux réalisées depuis 2009 portant sur

la nature, les personnes, les frontières et les passages.

Ce dernier thème est d’ailleurs transversal si l'on considère le tableau comme une fenêtre ou encore comme un espace de méditation par lequel un exercice du désir nous déplace.

Textes sur les expositions

   Les enfants du dehors, 2014/2015, Galerie Guyenne art Gascogne, Bordeaux.

Le travail de Laurence Gautier semble s’inscrire dans une démarche classique, la figuration, pour mieux en déjouer les codes et les faux semblants. Ainsi les grands formats de la série de 16 tableaux d’enfants organisent à chaque fois des mises en scène qui attirent par leur simplicité formelle, en même temps qu’ils intriguent par le sentiment d’étrangeté que développe le travail tout en pénétration de la peinture. Au centre de ces compositions, la figure d’un enfant est à chaque fois traversée par les mêmes ambivalences : et identifiable et indiscernable. Les traits des visages possiblement séducteurs sont estompés, confinant à l’anonymat, comme une page blanche qui impose son énigme, de même que les décors urbains dans lesquels les petits personnages s’inscrivent fixent les limites de l’ordinaire. De ces contradictions s’élabore une sorte de sfumato sensible qui imprègne toute la toile : le temps suspendu rend la séduction trompeuse. Élaborée à partir de photographies que l’artiste a prises dans des quartiers limitrophes de Bordeaux, la série, à l’esthétique presque cinématographique, a pour sujets des enfants issus de l’immigration. Quelques indices, un vêtement, une attitude, un élément du contexte, laissent filtrer ce contexte social moins comme objets manifestes que comme des évidences. In fine, la force du travail de Laurence Gautier consiste précisément à entraîner la perception de chaque scène au-delà des seuls faits et de l’actualité qu’il porte, introduisant une dimension supplémentaire, le champ d’un questionnement plus vaste encore dont l’enfant – à la fois l’autre et celui que chacun porte en soi – est l’énigme. Xavier Rosan, Le festin, 2014.

 

    L'enfance c'est pas une vie, 2013/2014, Château Lardier, Ruch.
 

Non-portraits d’enfants dont le masque serait un sourire

 

Le décor donne l’échelle du tableau mais pas d’échelle pour en sortir

 

La scène est trop grande où ces  acteurs nains, bègues et transparents

chantent ce qui leur passe par la tête .

En survet sur-jouent les fillettes

 

L’enfant se met en scène dans ce décor de toile peinte

sans ignorer qu’il n’est pas vraiment sur scène

il sait trop qu’il reste dans les coulisses du vrai

Gautier figure des figurants

Les signes du décor soulignent que nul ne s’échappe

Blottis ou plutôt resserrés sur eux-mêmes

Quant  à la fugue , ils se résignent à sa rêverie

Ils s’enfouissent pour s’enfuir tout de même

Même pas en rêve

Comme Alice l’enfant ne cesse de grandir

plante de pousse rapide souvent sans racines.

Les poings dans les poches 

Engoncés dans des habits jamais à leur taille

Trop petits ou trop grands

On porte la veste de l’aîné avant de la passer au cadet

Tristes panoplies des costumes des grands

 

Les puînés restent dans le puits d’où l’aîné est sorti

Lèvres bleues des poignées de mûres noires avalées

Enfant arpenteur de terrain vague

Mauvaise herbe, herbe folle, ronce sauvage

Le vent et le froid, le sang et l’effroi te donnent des couleurs

Joues rouges de baies d’églantine

 

De l’autre côté de la ville

Elevés sous serre, les petits uniformes

Gardent leur pâleur d’endives.

 

Le limon donne à la Gironde un jaune d’ocre,

Jaune indien entre moutarde et bitume

ce jaune que le fleuve prête aux yeux de réglisse des mômes

reflet presque orange de ce Gange étrange.

 

Ce que prononce l’image de Gautier

Enfant muet ou cri d’aigu

voix haute en attente de la mue

l’enfant est un mutant

à chaque saison il perd quelque chose

Chaque saison le transforme

regard d’adulte n’est qu’anamorphose

rétrospective de fausse perspective

Nul ne dit l’enfance de l’intérieur

L’enfance ne s’écrit qu’en post scriptum

 

L’enfance est une démangeaison sans fin

 Gautier figure la chrysalide

 

Ils vivent une autofiction sans lecteur

Les mots sont les seuls atouts d’adultes à leur portée

Ils en aperçoivent le pouvoir de formule magique

Ils fourbissent leurs armes

 

Cour d’école, lice où la malice joue contre l’ennui

Hors des parenthèses parentales s’ouvrent les guillemets crus et cruels

concours de crachats de mots qui sonnent à pleine volée

Répétant de plus en plus fort , une litanie de mots interdits,

comme on secoue une branche pour que tombe ce fruit

dont on ignore encore le sens caché, fruit pourtant si peu défendu.

 

L’enfance est un chômage de longue durée.

 

De tous les crimes imaginaires, naît une culpabilité aussi ancrée,

 aussi indélébile que celle née de fautes réellement commises.

C’est l’état d’enfance le vrai péché originel.

Le jeu n’est jamais innocent, on y a convoqué et provoqué le pire, en secret.

L’enfance est un long complot.

 

De l’enfance nous n’avons que des témoignages.

Ils n’arrêtent  de simuler que pour dissimuler

Seuls les éclats sont lisibles : rire ou sanglots échappent au mensonge,

qui sont encore cris d’animaux.

 

Enfant roi.

D’un seul sujet, d’un seul règne.

Passe le reste de ses jours en exil.

Certains ne renoncent jamais à leur royaume.

Ils n’abdiquent pas.

 

La mémoire est un buvard qui absorbe les taches sombres

Souvenirs d’enfance ne sont que complaisants miroirs d’adultes

 

Le vert paradis est un jeu de massacre

Le jeu du chamboule-tout en est un simulacre

la fratrie n’arrange rien , elle jette de l’huile sur le feu

 

Ainsi pour elle, l’enfance, c’est face au mur ou dos au mur.

Tableaux du silence, chants et cris étouffés,

Où même la marelle reste un labyrinthe muet

 

Sans doute aussi,

par le vacarme de leur incessant monologue

et la violence d’image sur l’écran des songes

rendus sourds au monde, ils jubilent …

 

On subit une succession continue d’enfance dissemblables, contrastées, voire contraires. On soigne le mal par le mal. Seuls les plus habiles, les plus chats, retombent sur leurs pattes. Nul n’en sort indemne.

L’enfance est une salle d’attente. On s’y sent mal à l’aise, on regarde les autres patients. On cherche plus malade que soi. On s’occupe comme on peut, en feuilletant sans les lire des textes qui ne nous concernent pas. On attend son tour. On prend la pose. On croit que la porte va s’ouvrir.

Demain on sera grand et l’on balaiera tout ce qui nous étouffe

de notre grosse patte devenue adulte.

 

L’enfance rumine une revanche au pire une vengeance.

 

Les enfants ont soif .

Les ogres vous le diront : ils ont un goût de sel.

Statues de sel qui veulent dévoiler ce qu’on leur cache.

L’interdit est leur miel.

 Orphée en pire : ils se retournent sans cesse et surtout, délibérément.

 

Bourreau fragile donc cruel.

 

Cesse de faire l’enfant ! : injonction injuste car l’enfant ne fait qu’attendre

 que cela enfin cesse.

 

Après une longue traversée, on croit être enfin arrivé.

Mais en face de l’enfance,

il reste un nouveau monde à traverser, là-bas, derrière la statue de la puberté.

La liberté se couche à l’ouest.

Patrice Caumon.

   Silence(s), 2014, Salle capitulaire, cour Mably, Bordeaux.

Le silence, l’attente, le vide, l’absence, mais aussi le temps versus le mouvement sont les thèmes récurrents de l’œuvre de Laurence Gautier. Entre peinture figurative et toile abstraite, l’artiste, qui vit et travaille à Bordeaux, démontre l’étendue de ses préoccupations dans des ruptures de styles parfaitement assumées.

L’artiste construit un univers pictural autour du vaste champ du questionnement de l’autre et de soi. Ainsi son œuvre nous entraîne-t-elle dans un univers silencieux et flou, dans lequel chacun peut construire sa propre histoire. Un univers pictural qui favorise la narration subjective, et la projection de celui qui regarde. Un manteau jeté comme un reste, une route au crépuscule, un couloir de métro, un enfant esseulé, un ponton vers la mer, sont autant d’instants suspendus dans lesquels le temps joue une partition, dont chacun peut écrire les notes, un film dont chacun peut écrire le scénario.

Laurence Gautier, qui travaille sur la réinterprétation de l’image photographique, adopte dans ses tableaux une esthétique quasi cinématographique notamment par l’utilisation de lignes fuyantes, de hors-champs, de gammes chromatiques contrastées ou fondues ; créant des situations, dont le temps suspendu valorise le sujet contemplatif.

Laurence Gautier alerte également le spectateur à travers les ouvertures philosophiques et psychologiques que suggèrent nombre de ses toiles. En effet, que nous raconte cette absence qui se mire dans l'attente, ou ce silence qui ne renvoie que du vide, cette mélancolie qui transcende l’ennui ? Évoque-t-elle un état nécessaire pour se rencontrer soi-même, un défaut d’altérité, un fardeau, une occasion de mieux apprivoiser le monde et l’espace, un relâchement de l’âme, une plénitude, la projection vers un ailleurs indéterminé ?

 

Adeline Falières et Laurence Chevallier               

Historiennes de l’art

   Silence(s), 2014, Salle capitulaire, cour Mably, bordeaux

Cette suite est une fuite.

Fuir expose ici tous ses sens : échapper et s’éloigner,

s’enfuir loin d’un danger réel ou rêvé,

mais aussi : couler, s’écouler, s’épandre,  d’une perce, d’une fêlure, d’une brèche.

 

Elle est en fugue. Elle tire un trait. Elle trace.

Elle trace une issue, elle cherche la ligne de fuite d’une perplexe perspective, que le pinceau brosse d’un jet de rage et d’outrage, ou qu’il drosse comme un esquif sur le blanc de la toile, falaise de craie que l’orage va noircir.

Esquisse d’esquive, ombre de la fugitive, qui va, qui s’en va, sans remords.

 

Trace, signe frotté, en mouvement, queue de comète, seul témoin du passage de l’éphémère :  un instantané  flou, presque sans couleur, un bougé, un tremblé, mémoire de la dérobade du signe ou dérisoire relique des signaux enfuis.

Construire la surface, dresser une architecture en écriture, comme une table d’idéogrammes, et, pour fuir encore,  tracer un couloir, viser les marches, passer par les toits, chercher le secours de la sortie. Emergency Exit. Salida. Aufgang.

S’en sortir.

Parfois échapper par l’ombre, se blottir, s’enfouir.

 

De la pâleur trouble des gris, soudain émerge avec une violence d’épave la couleur impure de débris flottants, d’effets épars et dérisoires, seuls survivants obscènes d’une vague immense.

 

Elle peint les passants.

Leurs silhouettes sont les seules empreintes.

Une femme gravit les escaliers, Gradiva en négatif, et s’imprime d’encre noire au fond de l’œil. Contre jour, contre-champ, passage sans rencontre, sans heurt, sans affleurement.

Un homme s’efface.

Seuls les enfants  soudain paraissent et se posent dans l’espace.

Un instant.

Ouvrir, laissez fuir.

Ecriture de biffures, de grattages, de collages, de pigments frottés, pour que l’on découvre ce que la couleur recouvre.

Matière à dire.

Trait de caractère.

C’est un passage en force - c’est fait exprès - ça exprime.

 

Patrice Caumon

Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile.

   Paysage (s) 1, 2017, Galerie MLS, 123 quai des Chartrons, Bordeaux

 

Inscrite dans le cadre de la saison culturelle 2017 de Bordeaux portant sur le paysage l’exposition proposée par MLS avait pour thème « Faire des ponts et non des murs ». Une occasion supplémentaire d’explorer ce lien entre ce qui fait barrière et ce qui fait passage, dans les paysages d’ici ou d’ailleurs comme la Géorgie, à l’honneur cette année-là chez MLS.

 

Le pont implique la question du passage et une réflexion en parallèle sur les bords, les limites, les frontières et sur les voies pour les traverser, fluviales, routières, ferroviaires,

« petits chemins noirs » en lien étroit avec l’ordonnancement des paysages …

J’ai ouvert une fenêtre sur champs et, mon regard s’est orienté vers l’homogénéité des paysages agricoles,

les parcelles délimitées au cordeau,

les quadrillages réguliers des espaces cultivés,

comme une peinture composée de formes géométrique, vue d’avion… 

Une répétitivité esthétique certaine qui cache des réalités écologiques, à l’inverse, bien laides.

 

Regarder autrement le paysage, plonger dans sa couleur, tenter les verts, y venir voyager, s’égarer sur ses petits chemins. Vivre cette émotion du paysage accompagnée des textes de Philippe Jacottet : « la semaison » par exemple :

« Je suis la ligne indécise des arbres…

Ici la terre montre la corde. Mais qu’il pleuve un seul jour, on devine à son humidité un trouble dont on sait qu’elle reviendra neuve. La mort, pour un instant, a cet air de fraîcheur de la fleur perce neige… », 

ou encore, « Le cerisier », « Blason vert et blanc » et surtout, « Paysages avec figures absentes ».

Aucune personne sur mes tableaux, pour tenter la peinture de paysage, comme genre en soi, et non comme décor destiné à la circulation de personnages ou liant d’une scène historique ou mythologique.

 

Accompagnée aussi par Pascal Quignard, « l’image qui manque à nos jours ».

« Comment l’image manque dans l’image ? ». Ou encore, Comment l’image tue t’elle le réel ? Ou répond au désir de ne pas voir le réel qui fait voir l’image ? 

 

Comme « il y a une image qui manque dans toute image », dans mes tableaux il manque quelque chose, la chose invisible : la main de l’homme qui a structuré avec application et pragmatisme le paysage, à des fins de rendement de la terre, le plus souvent sans égard pour son équilibre naturel… Comment oublier ce réel écologique ? Comment rêver encore le paysage ? Pas de ciel non plus. Pas d’échappée.

 

J’ai voulu l’absence de cette main et de ses outils qui ont dessiné ses contours, limites et bordures

… pour viser l’après coup de son action d’agriculture, viser l’empreinte de cette main.

 

Les traces d’une culture qui érige des bords, délimite, sépare tout autant qu’elle peut rassembler de la diversité : une réponse au débordement de la nature tout autant qu’une recherche de gains.

J’ai peint en priorité des paysages agricoles, mis l’accent sur leur découpage, qu’il soit artificiel, relevant de la propriété  de zones d’exploitation ou de limites topologiques naturelles comme les haies et les rivières.

J’ai promené mon regard sur les paysages d’ici, terre de rendement viticole, sur le terrain, et suis allée voir plus loin, les paysages géorgiens.

 

Un pays grand comme deux fois la Belgique, un melting pot de communautés, charnière entre l’Asie et L’Europe, bordé de frontières…j’ai pensé /rêvé la Géorgie tout l’été, flottement satellitaire sur une diversité de sites géographiques grandioses.

Pays dont le nom évoque tout autant St Georges que, pour les hellénistes, l’agriculteur, pour les poètes, les géorgiques de Virgile…

Terres fertiles, vignobles prodigues, bordant les nombreuses rivières:

L’Alazani, qui prend sa source au nord et fait frontière naturelle avec l’Azerbaijan à l’est, sur une centaine de kms.

Le Koura, qui prend sa source en Turquie et se jette dans la mer caspienne, plus de 1500 kms dont un bon tiers en Géorgie, le plus grand fleuve transcaucasien, pollué par les centres industriels qui le bordent (cobalt, étain, cadmium, nickel…).

L’Aragvi, un affluent du Koura qui descend de l’Ossétie du Sud avec sa vallée fertile propice aux exploitations agricoles et… à l’accueil des réfugiés.

Peindre des fragments de rivière revenait à suggérer l’utilité des ponts et leurs multiples fonction : assurer du passage mais aussi, en dessous fournir des espaces muraux que les grapheurs adorent et aussi des abris… aux sans-abris.

 

Après tous ces relevés topographiques j’en suis revenue à ce qui manque à l’image pour se dire tout de même, et j’ai abouti à l’extrait du paysage global, au petit bout, à la petite parcelle. L’épure : pas besoin de plus pour remonter à la main qui a façonné le paysage. Des points de vue qui peuvent être d’ici ou d’ailleurs, métonymies tout autant que métaphores, un fonds commun qui nous ramène cette fois à la possibilité du passage à travers des petits bouts universels.

 

La (plus) petite parcelle : le jardin pour Michel Foucault qui rassemble en un microcosme la totalité du monde, une forme du paradis, nous rappelle Gilles Clément, mais aussi, à l’origine, un enclos…

 

 

 

 

   Paysage (s) 2, septembre 2022, exposition dans mon atelier

Un travail dans la continuité du précédent mais cette fois à partir des paysages de mon environnement proche.

Une application de un an à travers les petits détails du paysage, une entrée dans le motif , une imprégnation de la nature comme une relation à l'infini.

Pas de leçon écologique mais un rappel de la beauté de notre terre et de sa fragilité.

Un projet : emporter les regards dans la perspective des petits chemins noirs et pousser à l'effacement  de soi dans le mystère du tableau.

Une dialectique entre le mystère et l'évidence pour une promenade méditative.

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